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Histoire

Conquête arabe du nord de l’afrique

En Afrique du Nord, après une courte occupation vandale (439 à 534) puis une emprise byzantine (Exarchat de Carthage, env. 590-642), la conquête arabe commence au début du VIIe siècle sous le règne de la dynastie des Omeyyades : « En 639, les Arabes prennent pied en Afrique, sept ans seulement après la mort du Prophète. » En 641, alors qu’ils viennent de conquérir l’Égypte, ils y fondent la ville d’Al-Fustât (aujourd’hui Le Caire) et construisent la première mosquée d’Afrique. En 670, le général arabe Oqba Ibn Nafi al-Fihri établit son camp sur l’emplacement de ce qui deviendra la ville de Kairouan (actuelle Tunisie), où commence, la même année, la construction de la Grande Mosquée de Kairouan. Malgré de nombreuses résistances, particulièrement celle des autochtones Berbères166 (avec les figures historiques de Koceïla et Kahena notamment), et celle des royaumes de Nubie, christianisés depuis le VIe siècle, l’arabisation et l’islamisation du Maghreb progressent rapidement.

Au moment où les Arabes conquièrent l’Afrique du Nord, grâce au commerce de l’or et du sel, la plus puissante et la plus riche entité politique au sud du Sahara est l’empire du Ghana. L’influence de l’islam s’y fait rapidement sentir ; les commerçants sont majoritairement musulmans et il se crée une élite politique islamisée autour d’un roi resté cependant, comme sa population, animiste.

La zone du fleuve Sénégal, où domine le royaume de Tekrour, est en partie islamisé dès le VIIe siècle et le sera plus massivement au IXe siècle; le royaume du Kanem, qui deviendra le royaume du Kanem-Bornou au XIIe siècle, établi depuis le VIIIe siècle au nord de l’actuel Tchad, est islamisé dès le IXe siècle. Les Songhai, métissés avec des Berbères qui fuyaient l’avancée arabe, s’installent au début du VIIe siècle le long des rives du Niger ; ils fondent un petit royaume, islamisé au IXe siècle, qui deviendra le puissant Empire songhaï (dont l’apogée se situera aux XVe et XVIe siècles).

La côte est du continent, baignée par l’océan Indien, est depuis longtemps — au moins le début du Ier siècle, comme l’atteste Le Périple de la mer Érythrée — tournée vers l’Arabie et, au-delà, l’Inde et la Chine ainsi que vers l’Europe. Au moment du développement de l’islam, la culture swahilie, métissage culturel entre l’Afrique et le monde arabo-musulman se déploie concomitamment ; l’islamisation de la zone est attestée dès le VIIIe siècle, des cités commerçantes musulmanes sont fondées ou développées. Mais « les marchands musulmans limitèrent leurs activités aux établissements côtiers, l’intérieur des terres échappant aux influences islamiques. »

L’islamisation de l’Afrique subsaharienne est essentiellement pacifique et, pour une part, superficielle. Il s’agit d’une acculturation et pas d’une colonisation ou d’une conquête. La propagation de la religion est d’ailleurs le fait des Africains subsahariens eux-mêmes (Haoussas, Peuls, Dioulas), qui répandent la religion tout en commerçant. On utilise parfois le terme d’« islam de cour » pour parler des élites musulmanes du commerce, de la science et de la politique qui cohabitent avec les populations restées largement animistes.

Plus au sud, dans une région peuplée dès le VIe siècle av. J.-C., au sud-ouest de l’actuel Nigeria, la civilisation d’Ife (ou Ifé), se développe autour de la ville éponyme, laquelle devient une cité importante à partir du IXe siècle et jusqu’au XIIe siècle. Elle restera un centre artistique majeur jusqu’au XIVe siècle.

Encore plus au sud, dans la région des actuels Zimbabwe et Mozambique, les Bantous, arrivés dans la zone vers 500 ap. J.-C., chassant devant eux les autochtones San, construisent, entre le XIe et le XIIIe siècle, le Grand Zimbabwe, capitale de l’empire du Monomotapa, renommé, voire mythique, grâce à son or. Il atteint son apogée au XVe siècle. Les Portugais essaient de dominer l’empire dès le XVIe siècle, attirés par l’or, mais ils n’y parviennent qu’en 1629 ; le Monomotapa de cette époque a déjà fortement décliné, ses sources d’or tendent à s’épuiser et le commerce des esclaves est passé sous la domination des États côtiers et insulaires de la côte est.

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