L’Afrique est le deuxième continent, loin derrière l’Asie, par le nombre de bâtiments de pêche mais cette flottille est la plus faiblement motorisée de la planète, 1⁄3 des embarcations seulement possèdent un moteur. Le continent ne place donc qu’un pays, le Maroc, à la 17e place mondiale des 25 pays représentant 82 % de la pêche mondiale.
Il s’agit, de la part des Africains, d’une pêche vivrière et artisanale occupant de nombreux actifs ; en 2014, les pêcheurs et aquaculteurs d’Afrique sont 5,7 millions, et « le poisson assure des moyens d’existence à quelque 30 à 45 millions d’Africains. »
Cette activité montre cependant de faibles performances : l’offre de poisson par habitant (en kg/an) est la deuxième plus faible du monde à 9,8 kg/hab/an alors que la moyenne mondiale s’établit à 19,7. La performance n’est pas meilleure en matière de transformation : « en Afrique, certaines estimations donnent des pertes après capture comprises entre 20 et 25 pour cent, et allant même jusqu’à 50 pour cent. » La pêche continentale quant à elle, hormis pour partie dans les grands lacs d’Afrique de l’Est (lac Victoria, lac Tanganyika et lac Malawi), est peu industrialisée. À l’instar de la pêche en mer, la pêche continentale voit le nombre de captures baisser, du fait de la pollution, de la dégradation de l’environnement et d’une tendance à la surexploitation. Quant aux produits aquacoles, leur production, exprimée en kg/personne est, en Afrique, la plus faible du monde. La zone la plus productive de ce point de vue est l’Afrique du Nord, avec un peu plus de 5 kg/personne ; les autres sous-régions de l’Afrique étant à moins d’1 kg/personne.
Aquaculture, production totale de capture et capture pour la consommation humaine (Source OCDE/FAO (2022)
La pêche en mer est, elle, industrialisée. Mais l’exploitation est le fait de compagnies européennes et chinoises qui tendent à épuiser les ressources. Ainsi, « la production totale des pêches de capture dans l’Atlantique Sud-Est est restée stable ces dix dernières années, à environ 1,4 million de tonnes par an. La majeure partie de ces captures provient maintenant des ZEE des trois pays côtiers Angola, Namibie et Afrique du Sud, les prises en haute mer d’espèces autres que les thonidés ayant chuté pour s’établir à quelques centaines de tonnes ces dernières années. » Outre le problème de la surpêche industrielle, se pose celui de la pêche illégale qui représente un manque à gagner important pour les économies africaines.
La pêche concourt au solde positif des échanges car, « en valeur, l’Afrique est un exportateur net depuis 1985 (sauf en 2011). En revanche, en volume, le continent est depuis longtemps un importateur net, ce qui traduit la valeur unitaire plus faible des importations (surtout pour les petites espèces pélagiques). »
Le poisson est très important dans la sécurité alimentaire du continent. Il représente 22 % des apports protéiques animaux en Afrique subsaharienne et ce taux peut atteindre 50 % lorsque les autres sources de protéines sont rares ou chères et, dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, « la proportion de protéine animale provenant du poisson est extrêmement élevée : 47 % au Sénégal, 62 % en Gambie et 63 % en Sierra Léone et au Ghana ». Pour l’Afrique intérieure, c’est la pêche continentale qui est vitale : « En Afrique […] les vastes habitats aquatiques intérieurs et les pêches continentales fournissent une alimentation et des moyens d’existence essentiels aux communautés qui vivent près des cours d’eau et des zones humides. » Plus étonnamment, le poisson est aussi un aliment clé pour les zones arides du continent.
Selon l’OCDE (2023), afin d’assurer la sécurité alimentaire, la production mondiale de poisson devrait augmenter de 1,2 % par an et devrait atteindre 203 Mt d’ici 2031, soit une augmentation globale de 25 Mt (+14 %) par rapport à la période de référence (moyenne 2019-2021), et d’ici 2031, la production aquacole mondiale devrait atteindre 108 Mt, soit 12 Mt de plus que le secteur de la capture. L’aquaculture dans l’offre totale de poissons atteindra 53 % en 2031 contre 49 % au cours de la période de 2020 .
Les captures de pêches sont passées de 7 Millions de tonnes à 10 millions de tonnes en 2020, alors que la production en aquaculture était d’environ 450 000 tonnes en 2000, augmentait pour atteindre presque 2 millions 420 000 tonnes en 2020 (FAO, 2024).
Les 2,4 Millions de produits d’aquaculture Africains ne sont pas réparties de manière égale dans le continent, les régions africaines connaissent de grandes disparités de production en aquaculture depuis des décennies (Fig 5), avec une importante production depuis les années 2000 dans les régions Nord, Ouest et Est Africaines, et sur les 2, 4 Millions tonnes produites en aquaculture dans le continent Africain, l’Afrique du Nord produits Presque 70% (presque la totalité par l’Egypte), l’Afrique de l’Ouest avec 16,06 %, alors que la région de l’Est Africaine produit 15,70% de produits aquacoles. L’Afrique centrale et Australe produisent moins de 1,3% (FAO, 2024).
Pour plus d’informations :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique
- https://en.wikipedia.org/wiki/Africa
- https://africacenter.org/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://etudes-africaines.cnrs.fr/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://www.afdb.org/fr/documents-publications/economic-perspectives-en-afrique-2024