La taille du Sahara a considérablement varié au fil du temps, essentiellement du fait des conditions climatiques. À la fin de la glaciation qui a lieu aux alentours de 8500 av. J.-C., le Sahara était redevenu un territoire vert et fertile. On trouve, dans le Tassili n’Ajjer, des peintures rupestres, datant d’environ 8000 av. J.-C., représentant un Sahara fertile et largement peuplé. Plus tard, l’échauffement et l’assèchement du climat, vers 5000 av. J.-C., font que le Sahara devient de plus en plus chaud et hostile. À l’occasion d’une évolution qui dure jusqu’aux alentours de 3900 av. J.-C., le Sahara connaît une période de désertification. Une récession climatique importante se produit, entraînant une diminution des pluies en Afrique de l’est et du centre. Depuis cette époque, ce sont des conditions sèches qui prédominent en Afrique de l’Est. Le Sahara devient un « hiatus climatique qui joue un rôle capital dans le cloisonnement géographique d’une grande partie de l’Afrique ». Cela réduit la quantité de terres propices au peuplement et provoque des migrations des communautés agricoles vers le climat plus tropical de l’Afrique de l’Ouest et vers la vallée du Nil, en dessous de la seconde cataracte, où s’établissent des implantations permanentes ou semi-permanentes. Cette émigration a permis l’émergence de sociétés complexes et hautement organisées durant le IVe millénaire av. J.-C.123, comme en témoigne le site de Nabta Playa. Ce hiatus climatique est un obstacle à la circulation nord-sud ; Pierre Gourou parle de « hiatus isolant ». La vallée du Nil devient le couloir privilégié de circulation et l’Égypte suit un processus de développement distinct du reste de l’Afrique.
La domestication du bétail en Afrique précède l’agriculture et existe parallèlement aux cultures de chasseurs-cueilleurs ; ainsi le bœuf est-il domestiqué depuis 7 500 à 6 000 ans av. J.-C. en Afrique du nord. Dans l’aire nilo-saharienne, de nombreux animaux sont domestiqués, dont l’âne.
L’agriculture apparaît selon un processus complexe et multipolaire vers 6 000 ans av. J.-C.129 Il s’agit d’abord d’une adoption par l’Égypte de plantes venant du sud-ouest asiatique ; ensuite, vers 2 000 ans av. J.-C., il s’agit d’une agriculture autochtone avec la domestication du mil, du riz africain, de l’igname et du sorgho.
Des entités politiques notables s’établissent dès avant la période historique.
Ainsi, le site de Nabta Playa, à l’ouest du Nil, dans le désert de Nubie, est peuplé, quoique de manière saisonnière, depuis le IXe millénaire av. J.-C. jusqu’au Ier millénaire av. J.-C. La cuvette où il est situé était, à ce moment, beaucoup plus arrosée et fertile. Le site comporte un important champ mégalithique à vocation astronomique, daté de 6000 à 6500 av. J.-C. Les populations, qui pratiquent l’élevage, présentent des signes d’une organisation d’un niveau élevé, plus que celui de l’Égypte à la même époque. On retiendra comme exemples des constructions en pierre, au-dessus et en dessous du niveau du sol, des villages construits selon des plans établis à l’avance et des puits profonds, capables de retenir l’eau tout au long de l’année ainsi, bien évidemment, que les connaissances, notamment astronomiques, nécessaires à l’érection des mégalithes.
Un peu plus tard, contemporaine de Nabta Playa entre −3 800 et −3 000 ans, la culture de Nagada (période prédynastique égyptienne) voit apparaître les premiers hiéroglyphes à Abydos. Les tablettes d’Abydos permettent d’attester l’existence d’une organisation politique en royaume ; elles évoquent le roi Scorpion Ier qui aurait régné vers 3200 av. J.-C. sur l’ensemble de l’Égypte, voire au-delà.
Pour plus d’informations :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique
- https://en.wikipedia.org/wiki/Africa
- https://africacenter.org/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://etudes-africaines.cnrs.fr/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://www.afdb.org/fr/documents-publications/economic-perspectives-en-afrique-2024