L’Afrique a, aujourd’hui encore, la réputation d’être un « continent insalubre », touché par des maladies comme le paludisme (malaria), la filariose, l’onchocercose (cécité des rivières), la trypanosomiase (maladie du sommeil), la lèpre, ou encore la fièvre jaune. Les voyageurs, avant de se risquer à l’exploration, s’entraînent et s’endurcissent. En 1854, la découverte de la quinine contribue à faciliter la conquête et la colonisation de l’Afrique.
À la fin du XVIIIe siècle, l’esprit du moment en Europe, outre l’abolitionnisme, est aussi celui de la curiosité scientifique — qui justifie l’exploration — et celui de l’impérialisme culturel — qui pousse à évangéliser les populations tout en commerçant — ; c’est la « théorie dite des « trois C » qui consiste à associer les termes de civilisation, de commerce et de christianisme pour en faire les fondements de l’idéologie coloniale. » À côté des sociétés abolitionnistes, des sociétés d’exploration (l’African Association par exemple, fondée en 1788 en Angleterre) et des sociétés missionnaires (ainsi la London Missionary Society, créée en 1795) apparaissent à ce moment. Dans les débuts du XIXe siècle, l’intérieur de l’Afrique reste largement inexploré et les informations géographiques ou ethnographiques concernant le continent sont très anciennes ; lorsque René Caillié part à la découverte de Tombouctou, qu’il atteint en 1828, « les dernières informations concernant la ville dataient du XVIe siècle et émanaient des récits de Léon l’Africain. » Sous l’impulsion anglaise, la fin du XVIIIe siècle puis le XIXe et le début du XXe siècle voient donc de grandes expéditions se monter, financées par les sociétés missionnaires, les sociétés d’exploration, les grands journaux et les États. Parallèlement, les missions chrétiennes s’implantent massivement dans tout le continent ; il en existait quelques-unes au début du XIXe siècle, elles se comptent par dizaines à la fin du même siècle.
Les explorations et les missions n’ont pas que des visées désintéressées, scientifiques et évangélisatrices ; dans les faits, une exploration « précède souvent des prises de possession coloniales. » Notable exemple du phénomène, à la fin du XIXe siècle, Léopold II de Belgique commandite plusieurs expéditions, dont une menée par l’explorateur Henry Morton Stanley, lequel crée l’État indépendant du Congo, en 1885, qui sera la propriété personnelle du roi.
Pour plus d’informations :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique
- https://en.wikipedia.org/wiki/Africa
- https://africacenter.org/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://etudes-africaines.cnrs.fr/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://www.afdb.org/fr/documents-publications/economic-perspectives-en-afrique-2024