La représentation publique est commune en Afrique depuis longtemps ; les mascarades au sens premier, c’est-à-dire des spectacles où l’on montre des masques, avec accompagnement de danses et de chants, sont consubstantielles à la culture africaine. Même dans le cas d’initiations secrètes, certaines parties des rites sont publiques comme dans la mascarade Makishi en Zambie, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, tout comme est publique l’invocation des esprits (danse de la pluie…), occasion typique des mascarades. Les danses et chants traditionnels ont même été promus par les colonisateurs — à l’inverse de leur attitude générale au regard de la culture africaine — car leur potentiel touristique — avec des danses devenues « folkloriques » car dépouillées de leur connivence culturelle (ne fût-ce que la langue) et religieuse entre les acteurs et les spectateurs— a été perçu dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. La littérature orale, quant à elle, par définition, est destinée à un public écoutant le texte en direct.
Les acteurs, danseurs, chanteurs, conteurs ne sont pas nécessairement des professionnels du spectacle— sauf à la cour des rois et, pour la partie concernée de l’Afrique de l’Ouest, la caste des griots — et les troupes de danseurs professionnels rémunérés se créent pendant la colonisation dans les années 1930.
Le théâtre « consistant à jouer une intrigue sur une scène en utilisant un texte appris par cœur » est absent de la culture traditionnelle. Propre à la culture urbaine, il est importé par les Occidentaux et s’implante progressivement à l’époque moderne.
L’art des costumes, des bijoux et parures diverses, des coiffures, des peintures corporelles et des scarifications est aussi varié que peut l’être la culture africaine aux mille ethnies. L’art corporel servait à matérialiser l’appartenance à une ethnie, une religion, était typique d’un sexe, d’une classe d’âge, d’une situation matrimoniale, de la situation sociale …
Le régime colonial était fortement opposé à ces pratiques et d’incessantes campagnes furent menées pour mener à de « saines habitudes de décence » en matière d’habillement et éliminer tout art corporel. Les études sur le sujet sont donc rares et tardives. Les gouvernements d’après l’indépendance n’ont pas eu plus de tolérance de ce point de vue, certains régimes créant même de toutes pièces des « costumes nationaux » dont le port était censé refléter l’adhésion à l’identité nationale du nouvel État.
Pour plus d’informations :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique
- https://en.wikipedia.org/wiki/Africa
- https://africacenter.org/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://etudes-africaines.cnrs.fr/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://www.afdb.org/fr/documents-publications/economic-perspectives-en-afrique-2024