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Arts et littérature loisirs

Pensée symbolique des arts et de la l’architecture africains

L’Afrique est le « berceau de l’humanité » et, peut-être, le berceau de l’émergence de la pensée symbolique chez l’homme moderne. Le continent abrite environ 200 000 sites préhistoriques, grottes et abris sous roche ; c’est le plus riche de la planète en la matière. Des représentations artistiques parmi les plus anciennes qui soient, tels que des objets de parure et des gravures abstraites, marqueurs de la pensée symbolique, y ont été trouvées.

Ainsi, au début des années 2000, dans la grotte de Blombos en Afrique du Sud, on découvre des perles d’ornement, faites de coquilles de Nassarius, datées de 72 000 à 75 000 ans ainsi que des plaquettes d’ocre gravées, datant de 100 000 ans. Il s’agit des représentations artistiques parmi les plus anciennes au monde avec celles d’Oued Djebbana, en Algérie, qui recelait aussi des perles ornementales datées de 100 000 ans, et celles de la grotte des pigeons à Taforalt, au Maroc, qui a livré des perles de Nassarius gibbosulus datant de 82 000 ans.

Cela tend à faire reculer la date de l’émergence d’artefacts artistiques d’au moins trente millénaires car « bien longtemps, il a été admis que les plus anciennes parures, alors datées autour de 40 000 ans, provenaient d’Europe et du Proche-Orient. Mais, depuis la découverte, en Afrique du Sud, de parures et d’ocres gravées âgées de 75 000 ans, cette idée est remise en cause ».

L’Égypte antique, puissante et durable civilisation dans laquelle la religion occupe une place importante, produit de nombreuses œuvres dont beaucoup représentent des divinités ou des pharaons, sous forme de peintures, bas-reliefs, hauts reliefs, sculptures, poteries décorées, bijoux métalliques… L’écriture y apparaît vers 3200 av. J.-C.133 et sa littérature, faite de textes religieux et profanes, est l’une des plus anciennes qui soient, attestée dès 2700 av. J.-C. par des textes complexes sur papyrus. L’architecture est aussi un témoin majeur de l’art égyptien, surtout l’art des pyramides qui lui confère une réputation universelle. La pyramide de Khéops (vers 2560 av. J.-C.) est l’une des Sept Merveilles du monde antique, la seule qui soit parvenue jusqu’à nous ; elle fut la plus haute construction humaine durant 4 000 ans.

L’Afrique du nord, sous l’influence de l’aire méditerranéenne puis de l’Islam à partir du VIIe siècle, abrite l’art de l’Antiquité tardive — avec, par exemple, le site archéologique de Carthage — (périodes punique, romaine, vandale, paléochrétienne et arabe) puis l’art musulman, avec la grande Mosquée de Kairouan en Tunisie, érigée en 670, qui en est l’un des symboles. Dans la partie islamisée de l’Afrique subsaharienne, l’art musulman cohabite avec l’art indigène.

Symbolic thought of african arts and architecture

L’Afrique subsaharienne livre des artefacts caractéristiques des cultures (au sens archéologique du terme) qui la peuplent au fil du temps. Ces objets sont d’abord des objets d’histoire ; l’absence de sources écrites indigènes sur l’Afrique ancienne au sud du Sahara fait qu’ils sont presque les seuls témoins du passé ; même les bâtiments sont souvent absents— on ne sait toujours pas avec certitude où se trouvait la capitale de l’empire du Mali (XIIe – XVe siècle), d’où l’intérêt des ruines du grand Zimbabwe —, et les sources écrites, arabo-musulmanes, ne traitent pas du sujet de l’art. Ces artefacts, historiquement précieux, acquièrent aussi, au XXe siècle, le statut d’œuvres d’art, ce qui leur vaut une place de choix dans les musées, sur le marché international actuel et génère aussi un commerce illicite florissant.

Symbolic thought of african arts and architecture

Symbolic thought of african arts and architecture

À gauche : situation des sites classés au patrimoine naturel. À droite: sites classés au patrimoine culturel. Les densités sont représentées suivant le principe des cartes de chaleur, allant des couleurs les plus chaudes pour les densités les plus élevées, aux couleurs les plus froides pour les densités les plus faibles. La comparaison met en évidence un fort contraste dans la densité des deux types de sites considérés.

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